03 juin 2016

IA : Watson pour la cybersécurité.

IBM a lancé depuis un an son programme de "cognitive era" (ère cognitive). C'est sur les performances de Watson, le super-ordinateur qui a gagné le jeu Jeopardy, que NYSE, le groupe de Sécurité d'IBM, compte pour aider les équipes de RSSI et de cybersécurité a mieux identifier les menaces. le rôle de Watson serait d'analyser des sources de données multiples non structurées, qu'elles soient exprimées en langage naturel, sous forme de texte, de posts, de blog ou de visuels,
pour repérer les faire remonter des données qu’il juge pertinentes et qui échappent jusqu'ici aux outils d’analyse classique. Or c'est ce patrimoine informationnel non structuré qui constitue 80% des données quotidiennes produites dans le monde. 
La tâche ainsi définie est nommée « sécurité cognitive ». La méthode consiste, selon IBM, à "formuler des hypothèses, des argumentaires basées sur des preuves ainsi que des recommandations" avec par exemple une analyse de malwares permettant d’identifier automatiquement les évolutions et variantes entre différents logiciels malveillants, même s'ils sont conçus de manière différente afin d’échapper aux antivirus classiques.
Après cette annonce du 10 mai 2016, IBM doit préciser la façon dont Watson sera proposé aux entreprises, avec une version beta pour la fin d’année.

02 juin 2016

BIO - IA : Human genome - l'humain synthétique

Au début des années 2000 a abouti le "Human Genome Project" (HGP), dont l’objectif était l’entière lecture du génome humain. Depuis, Craig Venter a réussi un autre exploit, il y a six ans : la synthétisation du génome d’une bactérie. Ce génome synthétique (c'est à dire créé par voie synthétique) compte près d’un million de paire de bases (ici) ACTG. 
Ce 2 juin 2016, un consortium de chercheurs s’est lancé dans une nouvelle phase de l'ingénierie génétique, réaliser la synthétisation complète d’un génome humain.
Le plan "Human Genome Project write" a été décrit dans un article publié ce jour dans Science et signé par 25 scientifiques. Le programme consiste en une organisation à but non lucratif, le "Center for Excellence for Engineering Biology", qui ses propose de lever 100 millions de dollars, afin que l’HGP write puisse réduire d’un facteur 1000 le coût d’ingénierie et de test de génome humain d’ici 10 ans, tout en développant de nouvelles technologies pour des applications médicales transformatrices. Le projet devrait permettre de créer des organes humains pour des transplantations et de produire des lignées de cellules résistantes à tous les virus et cancers. le but est de pouvoir implanter ou produire des vaccins et développer des médicaments ciblés en utilisant des cellules humaines et des organes synthétiques. 
Problème, même si les chercheurs s'en défendent, qui va leur interdire ou interdire à leurs suiveurs de créer un humain synthétique, c'est à dire, ex nihilo, sans parent, sans inscription phylogénétique, etc. Et dès lors, qui peut interdire de créer un trans-humain, un para-humain, un infra-humain, ou ... un post-humain ?
lire le pdf (ici).

31 mai 2016

DIV : Les 10 technos de rupture 2016 du MIT.

Comme chaque année, le MIT Technology Review a publié sa liste de 10 technologies de rupture de l’année 2016. 

1 - L’ingénierie immunitaire
Les lymphocytes T (cellules immunitaires) génétiquement modifiées grâce aux outils d’édition génétiques (Talens ou CRISPR–Cas 9) pourront d'ici un à deux ans guérir en un seul traitement les personnes souffrant d’un cancer, d’une sclérose ou du VIH. La compagnie américaine Cellectis est déjà capable d'extraire les lymphocytes T du sang d'un patient pour modifier son ADN, de manière à ce qu'il élimine ensuite précisément les cellules malades. La technique permet de rendre les lymphocytes T universellement utilisables, quel que soit le patient. De manière expérimentales, 300 malades ont été traités par cette méthode d'ingénierie immunitaire, avec plusieurs succès complets. 

2 - La manipulation génétique des plantes
Encore le CRISPR-Cas 9,  qui a été qualifié de découverte scientifique de l’année 2015 par le magazine Science. Il permet de créer des plantes génétiquement modifiées (OGM) qui n’ont plus d’ADN étranger, risque que faisait courir auparavant les méthodes d'ingénierie virale ou bactérienne, avec des insertions imprécises des gènes risquant être actifs ou perturber des fonctions importantes. Le CRISPR-Cas 9 permet d'insérer précisément des gènes étrangers connus, mais aussi d'inactiver ou modifier des gènes déjà présents via des mutations ponctuelles maîtrisées.

3 - La reconnaissance vocale
Elle représente une nouvelle forme d'interface homme-machine fiable et performante. Déjà accessible  chez Apple, Microsoft et Google, les technologies vocales liées à l'intelligence artificielle évoluent rapidement. La société Baidu qui propose un moteur de recherche chinois, est le leader mondial dans le domaine avec un laboratoire en Silicon Valley où a été développée la technologie "Deep Speech".

 4 - Les fusées réutilisables
Alors que l'Europe s'engouffre dans la course à fonds perdus pour sa future Ariane 6, Space X et Blue Origin misent sur les fusées réutilisables. Elles proposent des fusées capables de ré-atterrir, et donc d'être réutilisées. Double bénéfice ... C'est moins cher, et ça pollue moins.

5 - Les robots qui apprennent les uns des autres
L'idée est d'ici 3 à 5 ans de permettre aux robots d'apprendre par une base commune d'acquis partagée sur le Cloud. Un robot peut y déposer une compétence acquise ou aller y chercher une compétence disponible et se l'approprier.  L'idée est d'accélérer le progrès en faisant que chaque machine n’ait plus besoin d’être programmée séparément. Le ROS (Robot Operating System) a déjà montré la faisabilité de la procédure.

6 - L’ADN sur e-Store
Vu la baisse des coûts du séquençage du génome et la facilité de sa réalisation, l’entreprise californienne Helix  – rachetée par Illumina -  annonce pour cette année une appli d'analyse de l’ADN par test salivaire à la demande sur Android et iOS pour moins de 100 dollars. La connaissance de ses propres fragilités ou dispositions aux maladies, et de leur probabilité de transmission aux descendant est à la portée de toutes les bourses. Pour cela, Helix construit le plus grand centre de séquençage du génome du monde. Elle est suivie par Veritas Genetics qui lui emboite le pas.

7 - L’usine Solar City
L’usine Solar City de Buffalo coûtera 750 millions de dollars, pour produire à la chaine 10 000 panneaux photovoltaïques (rendement supérieur à 20%) par jour, soit de quoi produite en une année autant qu’une centrale nucléaire. Ce sera dès la fin de l'année la plus grande usine de l’Amérique du Nord.

8 - Slack
Ce système informatique intelligent permet d'échanger des fichiers, d'appeler, de souscrire à des chaînes ouvertes, de créer des bots, ou encore de joindre facilement une correspondance aussi bien depuis un téléphone que depuis un ordinateur. Trois millions de personnes l'utilisent quotidiennement depuis son lancement en 2013. Une offre entreprise est prévue en 2016. Avec Slack est aujourd'hui concurrencé par Quip et Hipchat dans cette nouvelle manière de travailler, correspondre et se détendre de manière intégrée.

9 - Le pilote automatique de Tesla
Le nouveau système opérationnel Tesla 7.0 offre une fonction d'auto-pilotage pour les voitures électriques Model S et X. Aujourd'hui, 70 000 voitures Tesla ont déjà parcouru plus de 160 millions de km. en mode autopilote, et envoient leurs données au constructeur pour perfectionner son système. La Google Car n'a quant à elle que 2,5 millions de km. d'expérience. Tesla a donc raison de parier sur le semi-automatique, sur lequel tous les constructeurs travaillent ardemment.

10 - La transmission d’énergie sans fil
D'ici 2 à 3 ans, et dans le sillage exponentiel des objets connectés, la transmission d'énergie par exploitation des signaux Wi-Fi et autres signaux de télécommunication va permettre à des objets de se recharger et de communiquer en  pleine autonomie. Tel est le cas du système de "Wi-Fi passif" mis au point par des chercheurs de l’Université de Washnigton et qui consomme 10 000 fois moins d’énergie que le Wi-Fi actuel, et 1 000 fois moins que du Bluetooth Low Energy ou du Zigbee. De nouvelles voies s'ouvrent donc à la pervasion d'appareils libérés de la contrainte du stockage d’énergie.