26 mars 2011

DIV : Bordeaux préselectionné comme "initiative d'excellence" - IDEX

Le projet d’Initiative d’excellence "IDEX-Bordeaux" fait partie des 7 projets présélectionnés par le jury international des Investissements d'Avenir.
Un communiqué officiel de la Ministre de l'Enseignement Superieur et de la Recherche l’a annoncé samedi 26 mars 2011 (lien).

L'IDEX correspond au dispositif d’investissement d’avenir le plus important, reconnaissant l’excellence scientifique et pédagogique du site universitaire et son potentiel de développement. Sur 7 milliards d'euros du grand emprunt consacrés aux Idex, l'IDEX-Bordeaux en espère 1 milliard. Débute lundi la phase de discussion de chacun des projets présentés dans le programme, pour un arbitrage final du Premier ministre, sur proposition du Commissaire général à l'investissement, cet été entre juillet et septembre 2011.

La France des IDEX
Prochaine étape : l'Institut de recherche technologique OPTIMAL et l'Institut hospitalo-universitaire LYRIC (à suivre).

7 IDEX - initiatives d'excellence (lien).
52 ÉQUIPEX - équipement d'excellence (lien).
100 LABEX - laboratoires d'excellence (lien).

24 mars 2011

IA - SHS : Appel d'offre PEPS interdisciplinaire INFO-SHS.

Les instituts INS2I et INSHS du CNRS lancent un appel à Projets Exploratoires Pluridisciplinaires (PEPS), pour favoriser les recherches à l’interface des sciences informatiques et des sciences humaines et sociales.
Un PEPS est un projet de recherche exploratoire qui rassemble plusieurs chercheurs de disciplines (ou sous disciplines) différentes des deux instituts, et qui doit permettre de faire émerger des collaborations et renforcer des synergies existantes, susceptibles de produire des concepts ou des produits originaux par une fertilisation croisée des approches des différentes disciplines.
Le champ thématique couvre l'ensemble des domaines de recherche susceptibles de renforcer l’interaction entre les deux instituts, en particulier :
  • l’intelligence ambiante: problèmes techniques et sociétaux posés par la capture, l’intégration et la sécurisation de données ambiantes ; les modalités d’interaction dans un environnement pervasif et ubiquitaire ; l’interaction de ces environnements avec l’internet du futur, les applications originales (maison intelligente, aide à l’handicap, surveillance médicale…) ;
  • le document numérique : technologies de numérisation, techniques de restauration numérique des anciens manuscrits, enjeux de la préservation des documents numériques, tatouage, annotation et indexation des documents numériques, visualisation et exploration de documents ;
  • le traitement automatique du langage (écrit et parole): traduction automatique, constitution de ressources linguistiques, interaction avec le Web et les bases de données.
La durée des projets est de deux ans maximum et leur financement limité à 10k€ par an.
Les deux instituts souhaitent soutenir des réalisations concrètes comme :
  • une maquette ;
  • un nouveau logiciel ;
  • des développements fondamentaux à l'interface de l'informatique et des shs.
Le chef de projet doit appartenir à une UMR et gérera les crédits pour l'ensemble de la collaboration.
Les crédits de personnel ne seront pas couverts.
Les propositions doivent parvenir avant le 4 Avril 2011 à minuit (4 pages maximum).

SHS BIO : Une pierre dans le jardin des réductionnistes pharmacologues.


Peut-être une nouvelle pierre dans le jardin des réductionnistes pharmacologues. Tout n'est donc pas si simple ...
C'est en tout cas ce que laisse penser une étude, curieusement passée sous silence, menée par une équipe interdisciplinaire grenobloise dirigée par Laurent Bègue du Laboratoire Interuniversitaire de Psychologie (EA4145), avec la contribution du Service de santé des armées et du Laboratoire de sciences cognitives de Grenoble, qui a comparé un groupe de personnes consommant une boisson qu'elles croyaient alcoolisée et un autre groupe de personnes consommant une boisson alcoolisée qu'elles croyaient non alcoolisée.
Les résultats montrent que les comportements agressifs sont coorélés à la quantité d'alcool que les personnes croient avoir ingérée alors que les personnes, mêmes fortement alcoolisées, qui croient être sobres s'abstiennent de développer des comportements négatifs.
Article (pdf) : Bègue, L., Subra, B., Arvers. P., Muller, D., Bricout, V., Zorman, M. (2009). A message in a bottle: Extrapharmacological effects of alcohol on aggression. J. Exp. Social Psychology, XLV, 1, 137-142.

22 mars 2011

DIV : L'ENSC labellisée EURO-ACE.

Le label européen EUR-ACE est le plus haut label européen de qualité des écoles d'ingénieur diplômé habilitées par la CTI (Commission des Titres de l'Ingénieur).
Délivré par l'ENAEE (European Network for Accreditation of Engineering Education), qui rassemble différentes agences d’accréditation des formations d’ingénieurs d’Allemagne, de Grande-Bretagne, du Portugal, d’Irlande, de Russie, de Turquie et de France, il est réservé aux écoles qui satisfont au plus haut niveau d’exigence. 
Les étudiants d’une formation labellisée EUR-ACE sont assurés de posséder, une fois diplômés, un ensemble de compétences et de connaissances conformes aux standards européens. Ce label facilite la mobilité étudiante ; un élève ingénieur qui désire effectuer un semestre ou un an à l’étranger peut choisir un programme EUR-ACE hors de l’Hexagone. Il pourra également se prévaloir de suivre un cursus labellisé pour appuyer sa candidature dans une université étrangère, ou pour valoriser sa candidature auprès des recruteurs.
L'ENSC, habilitée par la CTI pour 6 ans (durée maximale de reconnaissance) , vient d'être labellisée EUR-ACE du 1er septembre 2011 au 31 août 2017.

21 mars 2011

DIV : Les logiques incompatibles d'un projet unique.

Dans la série des échanges qui président au projet d'un établissement universitaire unique à Bordeaux, et afin de contribuer au débat, voici une présentation d'un modèle, issu de l'excellent site "Educavox", explicatif des différences de positions entre différents porteurs du projet,
Une chronique de Jean-Claude Sallaberry sur les "logiques de justifications" dans l'éducation (lien) rappelle ainsi que les "ordres de grandeur" des justifications opérées par les acteurs sociaux correspondent, selon Boltanski et Thèvenot (1991), à des "logiques" de justification sous la forme de diverses "cités". Ces auteurs ont ainsi décrit la cité inspirée, la cité domestique, la cité de l’opinion, la cité civique et la cité industrielle. Derouet (1992) a repris cette classification pour l'appliquer à l'Education Nationale. Il n'observe que trois des "logiques", qu’il nomme "natures". Chacune de ces logiques correspond à des valeurs fondamentales des acteurs, et leur sert de système de référence.
  1. Nature civique : la valeur centrale est l’universalité du savoir. Accéder au "savoir" exige travail et même ascèse, justifiant la sélection, les choix correspondant à la position des "républicains".
  2. Nature domestique : la personne est au centre des valeurs, un peu comme on la considère dans la famille ; l’action du système de formation est alors en continuité avec l’éducation familiale — cela impose de "placer l’élève au centre" ; les choix correspondant au point de vue des "pédagogues".
  3. Nature industrielle : la  valeur centrale est l’efficacité. Le souci de l’évaluation est ici central, celle des performances des élèves, mais aussi celle des enseignants et celle du système ; la position correspond au point de vue des "gestionnaires".
Ces trois “logiques“ apparaissent chronologiquement dans cet ordre. Chacune recouvre partiellement la ou les précédentes sans pour autant les annuler, puisque s'en inspirant et s'en revendiquant parfois pour partie.
Comme l'écrit J.C. Sallaberry, "Bien entendu, chaque système de référence permet la critique des valeurs ou actions défendues par les deux autres. Les trois étant généralement présents, les contradictions ainsi tracées participant du désarroi des acteurs et de l’aspect décadent de l’organisation".
On pourrait peut-être renommer ces trois logiques en :
  1. tendance "civique, élitiste et égalitaire", pour un savoir universel ;
  2. tendance "humaniste, attentive aux différences", pour des aptitudes individuelles ;
  3. tendance "libérale, évaluative et orientée vers l'excellence", pour des critères globaux compétitifs.
La première tendance est celle des facultés, celles qui forment et fournissent un savoir, sans s'occuper des débouchés ou des performances des acteurs. Elle a présidé à l'époque des chaires et des professeurs qui en étaient titulaires, des DEA et des doctorats d'Etat, es-Lettres, es-Sciences, en Médecine, Pharmacie ou Droit et Sciences économiques. La pédagogie est alors celle de l'infusion du savoir, des cours magistraux et des collaborateurs qui font les TP à des élèves évalués par concours ou examens terminaux. La seconde est plus particulièrement celle des écoles et des instituts professionnels, centrés autour de l'élève plus que de l'étudiant, avec un souci d'insertion et de pédagogie par projets, concrets et insérés dans la réalité socio-économique. La troisième est celle des universités orientées vers l'excellence, nouveau concept politique d'orientation pour l'accession aux classifications de Shanghai ou aux labels apportant visibilité internationale et crédits pour la recherche, et secondairement la formation.
Reste à savoir comment les acteurs peuvent vivre ces différences, convaincus d'une logique et soumis à une autre. Et comment aider ces acteurs à se situer dans des textes et des principes incompatibles entre-eux. Ainsi, comment resituer la première phrase de l'article premier du Code de l'Education (lien) "L'éducation est la première priorité nationale" en fonction de la compétitivité de recherche et de la valorisation des carrières sur les seuls critères de recherche ? Comment resituer la seconde phrase "Le service public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants" dans une logique quasi mercantile imposée par des restrictions budgétaires et des exigences de la compétitivité et de la valorisation ?
Tant de questions qui dépassent les hommes, peut-être demain broyés par un système qui échappera de plus en plus à l'enseignant, à l'étudiant et probablement au simple citoyen. Il est plus que tant que le législateur s'empare du problème et donne les orientations claires, communes à une société éclairée que nous souhaitons demain pour nos enfants.

Boltanski, L., Thevenot, L. (1991), De la justification — Les économies de grandeur. Paris : Gallimard.
Sallaberry, J.C. (2011). Conditions de la formation des maîtres. Paris : educavox.fr - Formation — www.educavox.fr
Code de l'Education. Paris : Dalloz.

20 mars 2011

DIV : Technologies clefs 2015.

Le ministère de l'industrie publie tous les 5 ans son étude prospective technologique sur les "technologies clés pour la compétitivité de la France" à l'horizon 2015. Elle présente 85 technologies qui trouvent leurs applications dans sept secteurs économiques.
  1. Chimie - Matériaux - Procédés.
  2. TIC (Technologies de l’information et de la communication).
  3. Environnement.
  4. Énergie.
  5. Transports.
  6. Bâtiment.
  7. Santé, Agriculture et Agroalimentaire.
On s'intéressera en cognitique, entre autres, aux technologies :
Chaque technologie clé identifiée est présentée dans une fiche avec une analyse du contexte, des enjeux, des tendances, de la position de la France, l'attrait du marché considéré et des éléments prospectifs.