01 novembre 2008

SHS - IA : Où vont les technologies de l'artefact.

Quand est ce que les technologies de l’artefact nous submergeront-elles ?

Altération de visages : le premier et le second visage donnent le troisièmeLe Face swapping (l’échange de visages) n’est pas qu’un petit groupe d’utilisateurs de Flickr qui s’amuse avec les images, mais c’est désormais un logiciel qui modifie des parties de visages depuis une bibliothèque d’images, comme l’ont expliqué ses concepteurs dans leur étude (.pdf) présentée au dernier Siggraph (vidéo). Le logiciel substitut aléatoirement des éléments du visage d’une photo en puisant dans une banque d’image : une bouche par-ci, un nez par là, permettant par exemple de conserver votre allure générale tout en modifiant votre apparence de détail. Le système pourrait être utilisé pour ‘obscurcir’ (à sa manière) des visages de témoins d’un crime, de personnels militaires, d’une foule, etc. Le logiciel est également capable de modifier un groupe de visages depuis une batterie de photos prise au même moment afin que tout le monde sourie sur une photo de groupe.

Une photo de groupe souriante composée depuis plusieurs images

Pour ses concepteurs, le logiciel repose sur un principe d’obfuscation plus séduisant que le floutage (ce qu'utilise Googe massivement pour anonymiser les visages dans StreetView), la pixelisation ou le masquage que l’on connaît par ailleurs, car il ne diminue pas l’attrait visuel de l’image. Reste que pour obfusquer des images avec ce système, il faut encore que d’autres ne publient pas les originaux pour vous. Via Keven Kelly et le New Scientist.

Dans la continuité, le New Scientist a publié un dossier sur l’avenir de la photographie (2e partie), recensant une somme d’innovations qui vont améliorer nos pratiques de la photographie en modifiant les capacités techniques de nos appareils photos. Systèmes permettant d’éviter les flous liés aux mouvements (en faisant que l’objectif compense le mouvement des personnages, en bougeant dans le sens de leur déplacement), systèmes permettant d’éviter les éblouissements, systèmes permettant d’améliorer les photos que vous prenez (sans avoir à passer par un logiciel), systèmes permettant de créer une photo de groupe réussie depuis plusieurs photos prises en rafales… La recherche n’est pas en reste pour essayer de compenser les failles de la réalité.

Des mouvements flous aux mouvements toujours nets

La retouche d’image se popularise disions-nous récemment. Les travaux d’André Gunthert, directeur du Laboratoire d’histoire visuelle contemporaine, nous rappellent fort heureusement que l’absence de retouche sur les photographies tient, depuis l’origine, plus du mythe que de la réalité.

Reste encore à comprendre comment notre perception de la réalité, de la preuve, va être altérée par le développement de ces ‘technologies de l’artefact’, comme les désigne le chercheur en Sciences de l’information et de la communication, Olivier Ertscheid. Par technologies de l’artefact, entendons des systèmes socio-techniques capables de créer des ‘représentations volontairement altérées et artificielles de la réalité dans une recherche (une ‘mimesis’) de la vraisemblance’. Il est sûr qu’avec l’avènement de la photographie qui calcule (computational photography), intégrée directement dans les appareils, nous allons désormais pouvoir prendre en photographie des choses que nous ne voyions pas jusqu’alors, et surtout, des réalités qui n’existent pas. Pas sûr, qu’à terme, ces systèmes techniques soient en mesure d’en apporter toujours les preuves ou les vérifications que nous sommes en droit d’en attendre.

Comme le dit encore André Gunthert, la photographie entre dans une nouvelle ère, change de nature, et risque dans les années à venir de devenir un média plus proche du cinéma, de la fiction, que du réel. En matière de photographie aussi, ‘la culture l’a emporté sur la nature, la réalité des usages sur la prédestination technique.’

(Ce texte est un relais d'article de Internet Actu.)

IA - BIO : Gordon le cyborg.

Le professeur Kevin Warwick, responsable de l'unité cybernétique à l’Université de Reading en Angleterre, a présenté Gordon, un robot mécanique qui est doté d'un cerveau biologique.
C'est à partir de neurones de rat en culture sur une soixantaine d'électrodes que le cybernéticien a constitué un tableau multi-électrodes (TME) réalisant une véritable interface entre tissus nerveux et machine. Il permet au cerveau d’envoyer des impulsions électriques pour diriger les roues, et de recevoir des informations sur l'environnement à partir de capteurs.
Le robot hybride apprend par répétition et peut par habitude contourner un obstacle, par simple apprentissage au niveau des neurones qui tissent des connexions au sein du TME.
L'étude actuelle consiste à faire varier le voltage sur différents électrodes, en modulant les influx par des produits chimiques pour favoriser ou stopper les transmissions neuroniques. La possibilité de changer de TME en fonction de l'expérience semble montrer, selon Kevin Warwick, que chacun développe une personnalité propre. Les chercheurs de l'Université de Reading étudient et manipulent ainsi un certain nombre de processus fondamentaux, ce qui serait impossible in vivo.
Chaque TME se compose actuellement de 50 000 à 100 000 neurones contre environ deux cent millions pour un cerveau de rat et quelques 100 milliards pour un homme.
Gordon constitue ainsi un modèle simplifié d’un cerveau biologique dans un corps dont on peut contrôler afférences et efférences.

31 octobre 2008

BIO - SHS : Communication par la pensée.

Bientôt, les soldats communiqueront par la pensée.
C'est en tout cas ce que prévoit l’armée américaine qui vient d’accorder à l’université de Californie d’Irvine un fond de 4 millions de dollars afin de développer un système de ‘télépathie synthétique’ qui permettra aux combattants sur le front d’envoyer des messages directement à partir du recueil de l'activité cérébrale.
Le système consisterait en une interface neurale directe qui détecterait certaines manifestations cérébrales EEG. En réception le contenu serait affiché en mode texte ou converti en message vocal.
Via MSNBC/Discovery.com.

30 octobre 2008

DIV : Vers une nouvelle science du pétaoctet.

Bienvenue dans l’âge où les informations sont stockées dans des nuages, explique la revue The Edge, qui consacre un dossier à la fin de la science à l'ère du pétaoctet.
Sommes nous à la fin de la science telle que nous la connaissons ?
À l’échelle du pétaoctet, l’information n’est pas une question de simples dimensions en matière de taxonomie et d’ordre, mais de statistiques agnostiques en termes de dimensions qui nécessite une approche totalement différente, et nous oblige à concevoir la donnée comme quelque chose qui ne peut être visualisée dans sa totalité.
Alors que la méthode scientifique est construite à partir d'hypothèses que l’on teste, de modèles et d’expérimentations qui confirment ou infirment les hypothèses, des nouvelles données massives obtenues issues d'algorithmes mis en oeuvre sur des puissances de calcul jusqu'ici inconnues, permettent des découvertes inatendues.
L’exemple du séquençage des gènes permet par exemple de trouver des centaines de nouvelles espèces, de nouvelles bactéries dont on ne dispose que d’une alerte statistique, une séquence, qui représente une nouvelle espèce. La revue The Edge donne plusieurs exemples de ces pétaoctets d’informations, dans les domaines de la physique, de la biologie, de la politique, de l’information ...
Ce flot de données permet d'ouvrir de nouveaux territoires scientifiques qui ne sont pas sans rappeler la science exploratoire et descriptive du XVIIe siècle. L'exploitation de ces immenses flux de données en astronomie, en physique, en géologie, etc. nécessite de puissants ordinateurs qui peuvent dégager des tendances inaccessibles à l’échelle cognitive humaine, qui viennent enrichir la connaissance actuelle basée sur la théorie qu'elles dépassent et propulsent dans le monde de l'inattendu.

DIV : Forum INGENIB - 13 novembre 2008

Le Forum INGENIB 2008 permet de mettre en relation étudiants et entreprises.
Il est organisé par les élèves de 3 écoles d'ingénieurs fondatrices de l'Institut Polytechnique de Bordeaux : l'ENSEIRB, l'IdC et MATMECA.

L'édition 2008 se tiendra le jeudi 13 Novembre dans les locaux de l'ENSEIRB.


Lien vers la page d'accueil du forum Ingenib.
Télécharger la plaquette.

28 octobre 2008

BIO : Une source de neurones.

Les chercheurs de l'Institut Pasteur identifient une nouvelle source de neurones dans le cerveau adulte
En 2003, alors que l'on considérait encore que le cerveau une pouvait se réparer, la découverte par Pierre-Marie et son équipe, à l'Institut Pasteur (URA 2182) de cellules souches dans le cerveau adulte, avait bouleversé ce dogme neurobiologique. On montrait ainsi que certaines cellules gliales pouvaient se transformer en neurones capables d'intégrer des réseaux cellulaires existants.
En 2004, la même équipe avait identifié une molécule chargée d'attirer ces néo-neurones depuis leur zone de formation jusque dans le bulbe olfactif.
Aujourd'hui, les travaux de l'équipe Lledo menés en collaboration avec l'unité de Virologie moléculaire et vectorologie, dirigée par Pierre Charneau à l'Institut Pasteur , montrent que ces cellules souches de type glial sont capables de se transformer en neurones également tout le long d'un tunnel dans lequel migrent les nouveaux neurones, ainsi que dans le bulbe olfactif.
Publication dans le numéro du 22 octobre 2008 du Journal of Neuroscience (lien vers l'abstract).
(Via Techno-Science.)